LA GALERIE DE L’EVOLUTION ET LES SERRES DU JARDIN DES PLANTES (Paris 5e) : L’EVOLUTION DES PLANTES
La Galerie de l’Evolution propose une relecture de la biodiversité
Depuis quelques années, une amélioration est régulièrement apportée : l’exposition ne portait pas suffisamment sur les plantes : ça s’arrange. On peut maintenant mieux appréhender leur évolution, leur adaptation aux conditions changeantes du milieu.
- apparition de la vie : en contexte marin
- apparition de la photosynthèse et donc de l’oxygène : les cyanobactéries
- naissance de la première cellule végétale eucaryote, qui amorce la longue histoire de la Lignée Verte, bientôt sortie des eaux
- avènement des plantes sans fleurs, se reproduisant par voie de spores
- apparition de la fleur : plantes se reproduisant par voie de graines
- apparition du fruit : objet appétissant le cas échéant, améliorant la dissémination
4 milliards d’années d’histoire de la Terre et de ses habitants nous contemplent et nous interrogent sur notre responsabilité dans ces derniers temps de l’évolution. La Salle des espèces disparues montre, auprès du Dodo, des causes de raréfaction, quand ça n’est de disparition, d’espèces végétales. Or les végétaux, de tout temps, fixent le CO2, gaz à effet de serre… Certains sont à l’origine de ces énergies fossiles que l’on brûle (charbon, pétrole et ses dérivés) ou que l’on transforme (plastique…)
Les serres présentent l’évolution des plantes et la biodiversité dans des régions très typées
- régions de la forêt équatoriale (la plus grande concentration de biodiversité)
- nouvelle calédonie (taux d’endémisme élevé)
- régions désertiques (une grande inventivité dans ces milieux très durs)
PROMENADE DANS LE QUARTIER DE LA BUTTE AUX CAILLES (13e arr.)
Une promenade à travers les petites rues d’un quartier qui a su garder charme et authenticité, du square Michelet, caché et inattendu, au square René-Le-Gall, à la végétation luxuriante et au décor typique des années 1930.
Square Michelet (1989 / surface > 1.500 m² = 0.15 hectares)
Petit square très original, déssiné par l’architecte François SOULIER et le paysagiste Michel PÉNA, après consultation des riverains.
Palette végétale très diversifiée et plein d’astuces de conception pour une si petite surface : plantes aromatiques, arbres fruitiers, une vigne, un potager…
Au carrefour avec la rue Vergniaud, temple du culte antoiniste : on vient y chercher à la fois la guérison des misères physiques et morales. Fondé par l’ouvrier métallurgiste belge ANTOINE, mort en 1912, puis perpétué par sa femme.
La petite Alsace et la Petite Russie
Au n°10, rue Daviel, habitations à loyer modéré nées au début du siècle. C’est l’architecte Jean Walter qui dessina et réalisa, en 1912, pour la société » l’Habitation Familiale » fondée par l’abbé VILOLLET, quarante petites maisons individuelles de style alsacien pouvant abriter 302 personnes. Ces jolies petites maisons mitoyennes dotées de colombages étaient à l’origine destinées à accueillir des familles nombreuses de plus de douze enfants ! Restaurées en 1998-99 elles appartiennent toujours à la Ville de Paris.
Au fond de la cour, un alignement de maisons blanches constitue la Cité Citroën, aussi appelée « Petite Russie » : ces habitations étaient autrefois réservées aux chauffeurs de taxi dont beaucoup étaient d’anciens « Russes Blancs ». Sous la dalle de cette cité se trouve le garage où ils remisaient leurs taxis, seul vestige encore visible aujourd’hui.
Au fond, le jardin en contrebas se situe sur le lit de la Bièvre.
Villa Daviel
Impasse bordée de maisons ouvrières du début du 20e siècle. Constructions sur d’anciennes carrières ? Des carrières de pierre ont été exploitées aux abords de la Butte aux Cailles, jusqu’à 24 m de profondeur. Mais également carrières d’argile, de part et d’autre du lit de la Bièvre. La Bièvre coulait aux pieds de la butte, en formant de nombreuses mares et étangs qui permettaient aux Parisiens de patiner en hiver et de récolter de grandes quantités de glace que l’on stockait pour l’été dans des puits maçonnés recouverts de terre. Tout ce quartier prit donc le nom de quartier de la Glacière.
La Butte aux Cailles
Doit-elle son nom au gibier que l’on venait y chasser ou à une propriété appartenant à un certain Seigneur CAILLE au 16e siècle ?
En 1783, la première mongolfière, partie du château de la Muette, se posa sur la Butte aux Cailles, soit 8 km parcourus en 25 mn. Les passagers étaient PILÂTRE DE ROZIER et le marquis D’ARLANDES. La foule en délire se partagea la redingote de PILÂTRE DE ROZIER et la Garde dut intervenir pour protéger le ballon, construit dans les ateliers de papier peint RÉVÉILLON.
piscine de la Butte aux Cailles
La Piscine de la Butte aux Cailles (architecte : BONNIER), récemment rénovée, est un bel exemple d’architecture Année 30. Située Place Paul Verlaine, elle est alimentée par un puits artésien. Le forage du puits débute en 1866, mais les travaux sont interrompus par la chute du second Empire et la Commune, la nappe n’est atteinte qu’en 1904, à une profondeur de 584 mètres.
On construit d’abord un établissement de bains-douches (1908), puis la piscine en 1924, après avoir creusé jusqu’à 678 m pour augmenter le débit (température : 29°).
L’idée d’utiliser les puits artésiens à Paris date de 1822. ARAGO estimait que les nappes profondes permettraient de résoudre définitivement le problème de l’eau à Paris. Le premier puits artésien est creusé à Grenelle (1833-1841), près de la place de Breteuil, par Georges MULOT, ami d’ARAGO ; il atteint 548 m de profondeur. Il tarit progressivement et sera abandonné en 1903. Le puits de Passy (1855-1866), utilisé d’abord pour alimenter le réseau hydrographique du Bois de Boulogne, alimente encore la fontaine Lamartine. Eau très pure pouvant constituer une ressource sûre en cas de crise grave à Paris.
Square René Le Gall (1938 / surface > 3 hectares)
Ce square, construit dans un style néoclassique en 1938, par l’architecte Jean-Charles MOREUX, fut réalisé à l’emplacement d’une minuscule île parisienne, l’île aux Singes, formée par les bras de la Bièvre.
La Bièvre vive Rue Croulebarbe. A droite, les jardins des Gobelins, actuel square René le Gall
Ce lieu était auparavant un lieu de distraction des ouvriers de la Manufacture des Gobelins où se trouvaient des guinguettes et des débits de boissons, notamment des brasseries tenus par les ouvriers allemands de la manufacture. Les bateleurs laissaient leurs singes en liberté sur l’îlot, qui prit donc ce nom.
Nombreux arbres, formant bosquet dans la partie centrale, éléments typiques des années 30 et petites suprises…
Prochaines visites guidées
- vendredi 27 août 2010, à 14h30
Rendez-vous
à l’entrée du square Michelet, face au 45 rue Boussingault
Venir
- M° Glacière puis 10 min de marche
- bus 62, arrêts Glacière ou Hôpital Saint-Anne à proximité
L’ARBORETUM DU BREUIL
C’est en 1867, que l’École Municipale d’Arboriculture de Saint-Mandé fut créée, près de la Porte Dorée, sous l’impulsion du préfet HAUSSMANN. Elle sera transférée, en 1936, au Sud-Est du bois, et baptisée École Du Breuil, du nom de son premier directeur. Depuis 1998, l’Arboretum de l’École Du Breuil est l’un des 4 sites du Jardin Botanique de la Ville de Paris. Plus de 2.000 arbres de 800 essences différentes, encore jeunes, cohabitaient dans l’enceinte de ce musée vivant de l’arbre… avant la tempête, les sécheresses…qui ont donné un peu plus de place aux survivants
À l’entrée, les premiers arbres à fleurs caducs
Les Magnolia sont, d’après les registres fossiles, parmi les premiers arbres à fleurs caducs :
les structures de la fleur (spiralée) et du fruit (polyfollicule) sont estimées comme ce qui se fait de plus archaïque.
Le centre de l’arboretum est dédié aux conifères
Le Séquoia géant de Californie, Sequoiadendron giganteum (CUPRESSACÉES s.l., ex-TAXODIACÉES ) semble avoir perdu 50 % de ses moyens de hauteur en ayant traversé l’Atlantique.
L’arbre faiseur de veuves, Pinus coulteri (PINACÉES) a failli me tuer au début de cet été 2010 : ça s’est joué à 5 secondes d’intervalle que je ne me prenne sur la tête l’une de ses pommes
En s’éloignant on évolue au milieu des chênes (Quercus) vert, tauzin, pédonculé…, du châtaignier (Castanea sativa) et des hêtres (Fagus), qui, ensemble, forment la fascinante famille des FAGACÉES : il semblerait qu’elle renonce en direct à former des fleurs voyantes, pour revenir à une pollinisation anémogame (par le vent) !Près du petit étang situé au point le plus bas, des Saules (Salix) : les animaux savent qu’il faut en manger des feuilles ou les écorcer, pour se faire passer la migraine : on extrayait des saules l’un des composants de l’aspirine – autrement dit de l’acide acétyl-salicylique.Cercidiphyllum japonicum répand en automne, à la chute des feuilles exactement un invraisemblable parfum de caramel, d’où son nom d’arbre au caramel.
Lui fait face un gommier noir, Liquidambar styraciflua, dont les colorations automnales sont toujours en quadrichromie exceptionnelle : vert, jaune, orange et rouge !
Entre eux se dressent des bambous, des quasi-céréales géantes qui jouent aux arbres, sans toutefois s’épuiser comme eux à former du bois. Leur substance riche en silice leur confère la solidité de la fibre de verre !
Diversité des arbres et de leurs adaptations : à la sécheresse, aux lieux engorgés d’eau, à l’ombre que les grands font aux plus petits…
Certains arbres sont adaptés au plein soleil, alors que d’autres ne peuvent vivre qu’à l’ombre protectrice de congénères ; certains détestent les sols trop humides, d’autres poussent carrément les pieds dans l’eau. Finalement, rares sont les passe-partout : à chaque milieu, ses adaptations.
Rendez-vous : à l’entrée de l’Arboretum
Accès : Route de la Pyramide – Bois de Vincennes (Paris 12e)
R.E.R. ligne A : Joinville-le-Pont puis 10 minutes de marche
LE PARC DE BERCY (Paris 12e) : LE SOUVENIR DES ENTREPÔTS À VIN QUI ALIMENTAIENT TOUT PARIS
création : 1993 > 1997
conception : architectes : Bernard HUET, Madeleine FERRAND, Jean-Pierre FEUGAS, Bernard LEROY ; paysagistes : Ian LE CAISNE et Philippe RAGUIN
C’est à l’époque romaine qu’on commença à planter des vignes à Lutèce : au 13ème siècle, Paris abritait donc l’un des plus grands vignobles d’Europe !
Sous Louis XIV, s’ouvrit à Bercy le premier entrepôt de vin, qui marqua le début de trois siècles d’activité ininterrompue.
Au 19e s., le négoce était florissant. À cette époque, Bercy était le plus grand centre mondial de négoce en vin et spiritueux ! Les marchands de vin étaient appâtés par l’alliance de deux avantages : la proximité de la Capitale et l’absence de taxes, puisque le « cellier du monde » était situé en dehors des limites de Paris. Ils faisaient venir le vin par bateaux sur les quais de la Seine, et par wagon-citerne, depuis la gare de la Rapée aujourd’hui disparue. Les rues pavées dévoilent encore leurs rails qui permettaient la circulation des wagons-citernes.
Bercy était appelé le « joyeux Bercy », car le tout Paris populaire et mondain se pressait dans les guinguettes qui avaient investi les bords de Seine. Le vin, qui était bien moins cher qu’à Paris, coulait à flots au Rocher de Cancale, aux Marronniers et au Soleil d’Or. Les dimanches et les jours de fêtes, des attractions animaient son rivage. On y organisait des joutes, on y tirait des feux d’artifices…
C’était une vraie ville dans la ville. De nombreux métiers s’y côtoyaient : négociants, tonneliers, charretiers, pompiers, assistantes sociales… On pouvait aussi y croiser le « jaune d’œuf », surnom donné à l’homme qui était chargé de revendre les jaunes d’œufs dont les blancs étaient utilisés pour la clarification du vin.
Avant de cesser dans les années 1950, l’activité des entrepôts commença à décliner au 20e s., avec la destruction des fortifications de Thiers (1920-1929) qui fit disparaître une partie des entrepôts, le succès du chemin de fer et l’évolution des techniques de stockage. Mais les rue alentours résonnent encore du souvenir des anciens entrepôts : rue de Pommard, rue de Chablis, rue de Mâcon…
Trois anciens bâtiments vinicoles ont été conservés. Disséminés aux quatre coins du parc, ils entretiennent la mémoire du lieu tout en animant ses allées fleuries :
Pour perpétuer le souvenir de ce passé vinicole, une vigne (400 ceps) a été plantée, qui donne lieu chaque année à des vendanges.
DE LA PLACE DE L’ÉTOILE AU CHÂTEAU DE VINCENNES EN PASSANT PAR L’ALLÉE ROYALE : un rapide aperçu de l’histoire du Bois de Vincennes
Les rois de France, légendairement amateurs de chasses, s’intéressent au Bois de Vincennes à partir de Philippe Auguste (XIIe s.) : un manoir de chasse est construit sur le périmètre de ce qui va devenir le vaste château que l’on connaît.
De ce manoir, il ne reste qu’une partie des fondations, côté Tour du Village, à l’opposé du bois. Bientôt il a fallu agrandir le manoir : les amateurs de chasses royales se font plus nombreux et les services se multiplient avec eux.
Charles V décide de s’installer à Vincennes. Il fait mettre en chantier la Chapelle Royale, et construire en un temps record l’incroyable donjon (le plus haut, conservé de l’époque médiévale en Europe). Se mirant dans l’eau qui l’entoure, la Tour de tous les fiefs, superbe et imprenable, impose le respect aux agités des provinces. Le domaine du château est fortifié : il est ceint d’un mur, de douves en eau (à sec et en partie comblées aujourd’hui), et d’encore un mur, plus haut que le premier, avec des tours aux 4 angles et aussi à mi-longueur des murs. Seule la Tour du Village a conservé son allure et sa hauteur : toutes les autres seront arasées par Napoléon Ier pour des raisons défensives qui m’échappent. Derrière les murs, tout un village peut tenir le siège. Plusieurs sources sont captées et amenées au château. L’une d’entre elles arrive à un puits sous le Donjon exactement. Quand la ligne du métro ayant pour terminus Château de Vincennes a été construite, elle a coupé le parcours de cette source détournée : le terrain sous le donjon s’est desséché de manière différentielle : les fondations de la colonne unique qui porte tous les planchers et plafonds sur 5 étages, a commencé à s’afaisser, par comparaison aux fondations des murs du donjon, plus larges et distantes de l’arrivée de la source. Jusqu’au moment où les forces croissantes qu’elle distribuait l’ont fait éclater. Le donjon fut aussitôt fermé et bientôt mis en travaux. Il a été sauvé par un chantier de restauration titanesque et rouvrira cette année 2010 tous ses étages à la visite.
Après Charles V, François Ier passera aussi sur le domaine et terminera la Chapelle, par égard dans le style où elle avait été commencée XXXannées plus tôt.
Louis XIV passera bien du temps à Vincennes, avant de s’installer à Versailles, mis en chantier dès XXX, mais qui ne sera pas au moins un minimum habitable avant XXX. Louis XIV entrera dans le domaine avec sa jeune épouse, par la Porte Triomphale, ancienne Tour du Bois reprise et pour le moins écrêtée par son architecte, LE VAU. Celui-la même qui va remettre au goût du Roi, aujourd’hui dit classique mais tellement moderne à l’époque, toute la partie côté bois du quadrilatère du château. LE VAU va diminuer la hauteur de la muraille médiévale défensive donc opaque et surtout ajourer la hauteur du mur qu’il conserve ; insérer 2 pavillons classiques le Pavillon du Roi côté Ouest et le Pavillon de la Reine côté Est ; enfin, rajouter une galerie parallèle, garnie de statues, pour finir l’écrin qu’il a fait sur ordre de son Roi.
La sortie du château côté bois, se prolonge à l’origine par l’allée royale. Cette continuité est hélas rompue depuis XXX par le Quartier Carnot, ensemble de bâtiments sans intérêt excessif, qui abritent la Garde Nationale. L’Allée Royale, restituée dans les années xxx, plantée de chaque côté de 2 rangées de platanes au lieu de chênes, offre une belle largeur. 1000 mètres après le Quartier Carnot, l’Allée arrive sur une place ronde, à partir de laquelle des parcelles triangulaires sont distribuées par des allées en étoile. Jusqu’au début de cette année encore, la place était plantée de charmille à hauteur d’homme, d’où on pouvait voir, au moment des chasses, dans quelle parcelle les rabatteurs resserraient le gibier.
C’est cet ensemble château – Allée Royale – Place de l’Etoile qui est le plus caractéristique d’un parc de chasse royal classique.
Le bois sera assez fortement remanié par l’équipe haussmannienne, pour l’amener dans le goût de l’époque : paysagé à l’anglaise.
A ne pas rater : le château, le donjon ; dans le bois, la Butte aux Canons, donnant une belle vue sur le château avec sa chapelle et plus largement sur l’Est parisien