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Liste des articles dans la catégorie II. PROTECTION DE LA NATURE.

REGARDS CROISES SUR L’ECOLOGIE URBAINE ou : là ou croît le péril, croît aussi ce qui sauve

par Isabelle ARTUS
article publié le vendredi 10 janvier 2014 sur RFI (http://www.rfi.fr)

Alors que 70 % de la population mondiale sera citadine en 2050, de gros enjeux se jouent déjà autour de l’écologie urbaine. Hier considérée comme élément de destruction de la nature, la ville devient, selon le Centre national de recherche scientifique, un acteur incontournable des biodiversités régionales et nationales en France. Explications avec Nathalie Blanc, directrice de recherche au CNRS et Nathalie Daclon, conseillère auprès de l’adjointe au Maire de Paris, chargée des espaces verts.

L’écologie urbaine suit les principes du développement durable et des sciences écologiques appliquées au milieu urbain ou périurbain. Elle vise à limiter et réparer les impacts environnementaux en ville, favoriser la biodiversité, améliorer le cadre et la qualité de vie des habitants. Ses principaux domaines d’activité sont liés au climat, à la biodiversité, à la consommation énergétique, aux transports dits « doux ». Leur liste est variée et ne cesse de s’enrichir.
  • Un champ de recherches diversifié

Pour Nathalie Blanc, directrice de recherche au Centre national de recherche scientifique (CNRS, laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces), dès les années 1970 et plus encore depuis les années 1990, l’écologie urbaine « représente un champ d’investigations et de recherches qui n’a cessé de se diversifier », qui se résume pour ce qui la concerne à cette question : « En quoi le vivant (biodiversité, ndlr) peut-il participer d’une qualité de vie urbaine et améliorer la qualité de l’air, du climat ? D’autres collègues s’intéressent au métabolisme urbain et évaluent si la ville est économe, poursuit-elle. Dernièrement, nous avons développé un gros programme: le Programme interdisciplinaire de recherche ville et environnement, avec plus de 40 projets financés sur le métabolisme urbain, la qualité des eaux, etc. »

  • La biodiversité dans d’autres villes européennes

« Paris est essentiellement minérale. C’est la ville la plus dense d’Europe », souligne Natali Blanc – la densité représentant le nombre de mètres carrés habitables rapporté à la superficie totale d’un quartier. « Le 11e arrondissement est le plus dense de la capitale », poursuit-elle, précisant qu’à Paris, les aménagements de biodiversité sont « plus symboliques qu’écologiques – au sens scientifique ». Selon de nombreux écologues, explique-t-elle, « la plus value à aménager ces espaces dans la ville, en terme de biodiversité, est dérisoire au regard de grands espaces naturels ou d’autres villes comme Berlin, beaucoup plus « végétalisée », ou même Londres, qui a des espaces naturels beaucoup plus vastes en cœur de ville. »

Elle ajoute : « Cela n’empêche pas que ce soit important de faire des choses à la fois pour retisser l’aménagement de Paris avec son environnement en trouvant tous les moyens de le faire. C’est aussi une réponse à la demande sociale qui réclame beaucoup de jardins à Paris, de toits « végétalisés ». Des requêtes qui «émanent des associations, auxquelles répond la municipalité d’une manière ou d’une autre, grâce aussi à des élus particulièrement volontaires au sein du cabinet de Bertrand Delanoë, qui ont porté le Plan biodiversité ». 

  • Un Plan biodiversité à la Mairie de Paris

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, écrit en préambule du Plan Biodiversité de Paris, adopté en 2011: « La protection de la biodiversité est essentielle à notre avenir collectif. A toutes les échelles, les citoyens comme les États, les associations internationales ou les collectivités territoriales doivent désormais agir pour bâtir la ville du 21èsiècle, mieux concilier développement urbain et préservation de la biodiversité ».

Le Plan biodiversité de Paris est un ambitieux programmes de 30 mesures qui se décline sur trois grands axes : premièrement, renforcer les continuités écologiques, deuxièmement, mieux intégrer la biodiversité dans le développement durable de Paris et troisièmement développer et fédérer la connaissance, porter les messages, notamment à travers l’observatoire de la biodiversité.

  • Les services éco-systémiques de la nature

« La nature rend des services », rappelle Nathalie Daclon, conseillère auprès de l’adjointe au Maire de Paris chargée des espaces verts, « les services éco-systémiques comme le rafraichissement des villes, la réduction d’îlot à effet de chaleur urbaine. Une différence de huit degrés a déjà été relevée entre Paris intra-muros et la banlieue, précise-t-elle. Il s’agit donc d’adapter la ville au changement climatique. Un autre service de la nature en ville : l’impact de la végétation sur la rétention d’eau qui permet de réduire le retraitement de l’eau ».

  • Les trames vertes et bleues, espaces de biodiversité

« La trame verte et bleue vise d’abord à éviter de perdre de la biodiversité », explique Nathalie Blanc. « Pour cela, l’écologie du paysage dit qu’il faut relier des espaces « végétalisés » entre eux pour faire en sorte que cette biodiversité, cette diversité des espèces, qui est fonctionnelle dans le sens où elle se reproduit, ait le maximum d’espace pour pouvoir circuler ». Et de rappeler que la loi Grenelle de l’environnement de 2009 « a mis en place un projet de trame verte et bleue qui doit d’abord se concrétiser au niveau régional. Cinq corps se réunissent dont des associatifs, des scientifiques, des élus, des syndicats, pour travailler à l’élaboration d’un schéma dessinant ce que seront ces trames vertes et bleues ».
Par la suite, le Schéma régional de cohérence écologique (SRCE) sera appliqué par les villes et les départements : « Il y a deux projets de trames vertes à Paris : sur les Batignolles, dans le cadre de la ZAC, et vers le Pré-Saint-Gervais. Mais, indique-t-elle, toute la question de la continuité se joue avec le périphérique qui constitue une vraie rupture en terme de dispersions des espèces ». Et de conclure : « Il ne s’agit plus de traiter un souci écologique uniquement local, de mettre de la nature dans la ville avec des jardins et des toits « végétalisés », mais de réinscrire la ville dans son environnement au sens très large du terme par des continuités. C’est à cette échelle que se pense maintenant la question de la nature dans la ville ».

  • L’enjeu électoral de la petite ceinture

Représentant 55 hectares ou 23 kms de linéaire, la petite ceinture parisienne était récemment l’« objet de concertation en interne», confie Nathalie Daclon, du cabinet de Fabienne Giboudeaux, adjointe au Maire de Paris chargée des Espaces verts et de la biodiversité. « Les tunnels représentent 40 % du linéaire. C’est un territoire unique à inventer. Un enjeu de la prochaine mandature », confie-t-elle. Et Nathalie Blanc d’ajouter : « Cela nous mène à la question du coût du foncier. Ce coût est énorme et tout espace laissé libre est sujet à discussions. J’ai fait partie du groupe de débats public sur la petite ceinture, confie-t-elle, chacun y allait de son droit d’usage : est-ce qu’il faut le maintenir en transport ? Pour les associations ? Pour préserver la biodiversité ? Deux kilomètres, ce n’est pas énorme, ajoute-t-elle, mais c’est beaucoup dans le contexte de densité parisien.

  • L’économie verte, les métiers du « vivant »

Est-ce que l’économie verte rapporte ? « C’est une question très importante, estime Nathalie Blanc. Aujourd’hui, en particulier au CNRS, quand on parle de projet d’avenir en terme de recherche et de développement, la question principale est celle de l’éco-ingénierie, de la bio-ingénierie, de toute cette ingénierie du vivant et du végétal. Cela fait partie de l’économie verte. On ne parle plus de « vivant », mais de système végétalisé, lié à des pépiniéristes, des généticiens qui créent de nouvelles espèces pour des usages particuliers – ce qui peut être le cas pour les toits végétalisés. Derrière ce végétal à Paris, se cachent plein de forces contradictoires. »
 
Les plantes au service de la ville
 
Au CNRS, des études sont conduites sur le type de plantes à implanter sur les toits : « Peu demandeuses en eau, assez auto-suffisantes, plutôt chargées d’isoler le bâtiment de la chaleur et du froid, précise Nathalie Blanc. Au 19è siècle, les villes utilisaient le végétal comme du mobilier urbain. Nous poursuivons en quelques sortes cette tradition d’instrumentalisation du végétal pour répondre à des préoccupations urbaines de type îlot de chaleur urbain ou imperméabilisation des surfaces ».
 
Le potentiel biodiversité des toits végétalisés
 
« La création de sept hectares de toits végétalisés d’ici 2020, où au moins quinze jardins ouverts au public, a été votée en 2011 par le Conseil de Paris, précise Nathalie Daclon. Il s’agit de toits privés ou d’habitats sociaux. Des expérimentations sont aussi menées comme sur le toit-terrasse du bâtiment des services de la direction des Espaces verts et de l’environnement, au 103, avenue de France, dans le 13è arrondissement. Elles suivent l’évolution des végétaux destinés à couvrir les toitures, les couvertures de voirie ou tout autre espace public dépourvu de terre ».
Dans son étude d’avril 2013 sur le potentiel de végétalisation des toitures terrasses à Paris, l’Atelier parisien d’urbanisme, l’APUR, partenaire de la Ville de Paris, révèle que « face à un foncier rare, la végétalisation représente un des axes majeur du Plan de Biodiversité et un des leviers d’adaptation de la ville au changement climatique. » Toujours selon l’APUR, « la végétalisation des toitures représente un potentiel total de 460 hectares ; 80 hectares pourraient le devenir rapidement – les toitures plates de 3 000 bâtiments – et les 380 restants demandant des adaptations plus conséquentes en complément des 44 ha déjà végétalisés. »
 
« Là ou croît le péril, croît aussi ce qui sauve »
 
Pour conclure sur une note à la fois grave et pleine d’espoir, citons l’astrophysicien et philosophe Hubert Reeves, grand défenseur et vulgarisateur hors pair du vivant : « Pollution, menaces sur la biodiversité, réchauffement climatique, la terre est en péril. Mais là ou croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »


Un nouveau tronçon de la Petite-Ceinture a été ouvert au public dans le 15e arr.

Après la pose de caillebotis, la création de jardins paysagers, l’installation de passerelles et ascenseurs panoramiques… un nouveau tronçon de la Petite-Ceinture ferroviaire a déjà été ouvert au public en juillet dernier, en attendant la livraison de la totalité du parcours à la fin des travaux d’aménagement, en septembre 2013. Lors de l’inauguration, à l’occasion de la Fête des Jardins, il est prévu qu’un train vapeur, qui avait circulé sur la ligne en 1919, y roule à nouveau !

ACCES : plusieurs accès sont prévus, par escaliers, rampes ou ascenseurs, entre la Place Balard et la rue Olivier-de-Serre.

Petite Ceinture 15e arr (photo Paul-Robert TAKACS)

Petite Ceinture 15e arr (photo Paul-Robert TAKACS)

PLUS SUR : http://www.paris.fr/accueil/Portal.lut?page=search&page_id=1&cx=015152867896687340997%3Alx_rdp-dgo8&cof=FORID%3A11&ie=ISO-8859-1&q=petite+ceinture+15


LA BIODIVERSITÉ ET PARIS

La Ville de Paris a voté, le 15 novembre 2011, son Plan biodiversité, un programme d’action ambitieux, aboutissement d’une démarche participative avec les habitants, les associations, les professionnels de la Ville et les directions municipales.

Pour renforcer la place de la nature sur le territoire et réduire l’empreinte environnementale de la capitale, le Plan Biodiversité prévoit notamment de :

  • renforcer les trames vertes et bleues aux différentes échelles du territoire, notamment en reliant les espaces de nature parisiens aux grands corridors biologiques régionaux ;
  • intégrer la biodiversité dans l’action municipale : urbanisme, traitement de l’espace public, politique des achats, gestion des espaces verts…

LE PARC ECOLOGIQUE DU JARDIN DES PLANTES DE PARIS

Créé en 1932 à l’initiative de Pierre Allorge, professeur au Muséum et titulaire de la chaire de cryptogamie (étude des plantes sans fleurs, dont les organes reproducteurs sont peu visibles), et Camille Guinet, ingénieur horticole au Jardin des Plantes, le jardin écologique est un enclos dévolu à la présentation des milieux naturels en Île-de-France.

Dans cette région peuplée dès la Préhistoire, l’Homme a joué un rôle considérable dans la formation des paysages et des associations végétales. On peut considérer aujourd’hui que tous les ensembles écologiques en Île-de-France ont été marqués par sa main.

Le jardin écologique présente la biodiversité de cette nature domestiquée à travers des milieux très variés.

Il abrite une faune importante, sédentaire ou de passage, qui trouve ici un lieu privilégié pour se nourrir et se reproduire.

C’est pour préserver sa tranquillité que l’intervention des jardiniers dans ce sanctuaire écologique est la plus légère possible.

Fragile, l’endroit n’est accessible qu’en visite guidée, afin de le préserver.

Ouvert au public jusqu’en 1960, le jardin écologique fut fermé et livré à lui-même jusqu’en 1982, date à partir de laquelle se sont succédés inventaires et projets de rénovation, jusqu’à sa réouverture en 2004.Une parenthèse qui a permis à de nombreux insectes, mollusques, petits mammifères et oiseaux de prendre leurs aises.

Aujourd’hui, le jardin compte quatre milieux forestiers :

-une chênaie-frênaie sur sols calcaires

-une chênaie-charmaie sur sols frais et riches

-une chênaie-châtaigneraie sur sols acides

-une ormaie sur sols nitratés et frais.

La partie non forestière est constituée d’un champ cultivé en céréales selon des pratiques douces qui permettent la floraison du cortège des plantes messicoles : coquelicot, bleuet, nielle des blés, chrysanthème des moissons…Afin de créer ce jardin unique, il a fallu modifier les sols et replacer des espèces selon leur regroupement préférentiel, sans en supprimer. Les plantes en effet ne poussent pas au hasard : elle se rassemblent en fonction de leurs exigences écologiques, pour former des regroupements végétaux.

Un travail de rénovation conséquent, chaque réaménagement devant, en plus, se faire de façon à déranger le moins possible la faune !

Sources :

http://www.jardindesplantes.net/un-jardin-botanique/le-jardin-ecologique

 


interêts d’une végétalisation des bâtiments (façades et toitures)

• Amélioration de l’efficacité énergétique du bâtiment

Les toitures et façades végétalisées permettent d’améliorer l’isolation des bâtiments contre le froid en hiver et surtout la chaleur en été. Une baisse de 3 à 7 degrés de l’air intérieur d’un bâtiment amène des économies de 10 % en climatisation. Pour un bâtiment à un étage, on peut même espérer des économies de 20 à 30 % (Conseil national de recherches du Canada, 2002).

• Prolonger la durée de vie des toitures et des façades

En servant d’écran contre les ultraviolets et les rayons solaires, la couche de végétation évite que le toit subisse des variations de température trop importantes et fréquentes.

• Aider au contrôle et à la réduction des eaux de ruissellement

À l’échelle d’une collectivité, les toitures végétales permettent de réaliser d’importantes économies de traitement des eaux en absorbant en moyenne 75 % des précipitations reçues et en relâchant graduellement les autres 25 %. Cette rétention réduit les débordements et les débits de pointe ne pouvant être traités en totalité dans les stations de traitement des eaux (Environmental Design + Construction, 2001 et Green roofs for healthies cities, 2003).

• Mettre en valeur le parc immobilier urbain

Contribuant à la durée de vie, à l’embellissement et au confort du cadre urbain, les toitures végétales donnent une valeur ajoutée aux bâtiments et à la ville.

• Contribuer efficacement à l’assainissement de l’air

L’air intérieur et beaucoup plus pollué que l’air extérieur. En augmentant la production d’oxygène et la diminution du taux de CO2 par photosynthèse, les végétaux réduisent la pollution atmosphérique. De plus, ils filtrent une partie des particules volatiles contenues dans l’air ambiant;composés organiques tels que le benzène,le trichloréthylène, le formol et fumées . Les façades végétalisées retiennent en partie les poussières. En effet, en été, les végétaux humidifient l’air ambiant urbain et captent la chaleur des rayons solaires, réduisant ainsi l’effet de l’îlot de chaleur urbain (William (B.C.) Wolverton, NASA, 2003).

• Réduire les nuisances phoniques

Les couvertures végétales atténuent les bruits venant de la ville ou du trafic aérien en jouant le rôle d’isolant phonique. La protection contre le bruit est difficile à quantifier et à évaluer; cependant, on estime qu’une réduction de 50 décibels est possible (Magistrat der Landeshaupstadt Linz, 2000, p.17).

• Offrir des surfaces supplémentaires

Les façades et les toitures sont souvent des espaces perdues. Leurs utilisations permettent de limiter l’espace nécessaire au sol pour l’aménagement d’espaces de vie supplémentaires (jardins, toits terrasses).

lu sur > http://www.belorgey-design.fr/fichiers/interets-vegetalisation-facade.pdf

 


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