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LE MASSIF FORESTIER DE FONTAINEBLEAU
Influence de l’histoire
C’est le Roi Robert qui, au commencement du XIe siècle, acquit de divers seigneurs du Gâtinais des terrains dans la “forêt de Bière” où il aimait à chasser, et fit probablement construire le premier rendez-vous de chasse dans une clairière au coeur de la forêt, près de la Fontaine Bléaud, point de départ de l’agglomération bellifontaine.
Depuis, la plupart des souverains jusqu’à Napoléon III séjournèrent à Fontainebleau, agrandissant progressivement le château. La forêt, propriété du souverain, subit de nombreuses modifications de consistance: diminuée par des aliénations faites notamment par Saint Louis et Henri IV, elle fut agrandie par François 1er, Louis XIV et Louis XV. Bien national sous la Révolution elle fut rattachée au domaine de l’Etat en 1871.
La plus grande partie du territoire occupé par l’actuelle forêt de Fontainebleau semble avoir toujours gardé, au travers des vicissitudes de l’histoire, un caractère forestier. Si le couvert, la densité et la nature du manteau forestier ont considérablement varié au gré des évolutions de la société, la forêt doit sans doute à l’aridité de son sol et à l’absence de sources, ainsi qu’à la protection royale, de n’avoir jamais été défrichée et cultivée.
En revanche, grevée de droits d’usage et domaine de chasse royale, la végétation forestière a été très marquée par le pâturage et le gibier.
Gestion forestière
Pendant très longtemps, la forêt fut exploitée en « furetage » en prenant le bois selon les besoins là où il convenait. Plus tard se généralisa la méthode des coupes « à tire et aire ». Les coupes sont exploitées, de proche en proche, chaque année, pour une surface mesurée par un arpenteur et entourée par un chemin. Les forêts royales fournissaient sous Saint Louis le tiers des revenus du roi, le bois étant une matière première de grande valeur marchande. Pour obtenir des revenus réguliers, il fallait donc fixer un ordre pour les coupes.
La réformation de LA FALUERE (1716) constate l’état de surexploitation de la forêt (la moitié étant constituée de « vides ») et préconise d’importants travaux de régénération du chêne, par recépage et plantation. Après les grands chantiers de reboisement de chêne, le XVIIIe siècle connaît un nouveau tournant forestier décisif, avec l’introduction du pin sylvestre.
Diverses essences exotiques sont également introduites.
À partir de 1842, C.F. DENECOURT commence à réaliser ses fameuses promenades, faisant de Fontainebleau, en quelque sorte, le « berceau du tourisme forestier »…vocation qui prendra une nouvelle dimension en 1849, avec l’arrivée du train en forêt de Fontainebleau.
La fin du XIXe et le début du XXe siècle seront marqués par une série d’incendies spectaculaires, dont celui des Gorges de Franchard en 1894, et celui du Plateau de Bellevue en 1904. Le feu marquera à nouveau la forêt lors de la deuxième guerre mondiale, par une nouvelle série d’incendies importants, en forêt de Fontainebleau comme dans le massif des Trois Pignons qui abrite un maquis de résistants.
La guerre sera également à l’origine de récoltes considérables (250 000 m3 en 1945) avec notamment des coupes dans les cantons de la Tillaie, du Gros Fouteau et du Bas Bréau, pour approvisionner Paris en bois de chauffage et de boulange.
Le massif boisé de Fontainebleau (forêt de Fontainebleau, forêt des Trois Pignons et forêt de la Commanderie) occupe une étendue totale de 25 000 hectares dont 20 000 hectares actuellement domaniaux.
Les essences forestières les plus représentées sont :
- les chênes (45 %)
- le pin sylvestre (40 %)
- le hêtre (10 %).
Mesures de protection
Divers statuts coexistent et se superposent, chacun disposant de particularités qui lui sont propres. Ces statuts ne couvrent pas l’ensemble de la forêt mais seulement diverses parcelles plus ou moins intéressantes au niveau environnemental et économique.
Forêt de protection
- Zone Natura 2000 (Zone de protection spéciale et Zone spéciale de conservation)
- Réserve de biosphère (programme Man and Biosphere de l’UNESCO)
- Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)
- Site classé
- Réserves biologiques (Réserves Biologiques Dirigées et Réserves Biologiques Intégrales)
- Réserve naturelle volontaire
- Espace naturel sensible
- Arrêté préfectoral de protection de biotope
Richesse floristique et faunistique
La richesse floristique est attestée par l’existence en autre de 1 500 plantes vasculaires, 480 bryophytes, 604 algues, 1 700 champignons et 440 lichens.
La richesse faunistique est également considérable : plus de 200 espèces d’oiseaux dont 102 nicheuses, 54 espèces de mammifères, 12 espèces d’amphibiens, 11 espèces de reptiles, 98 espèces de mollusques, plus de 370 espèces d’Hétéroptères, environ 3500 espèces de Coléoptères, 1640 espèces de Lépidoptères, 57 espèces d’Orthoptères et 46 espèces d’Odonates ; le nombre d’espèces de Diptères est quant à lui estimé à 10000 (données ANVL).
Sources
ONF. Plan d’Aménagement Forestier 1996/2015
ONF. Fiche N° 8-0 : La foret de Fontainebleau, l’écologie à la sylviculture. 4 p.
Pour en savoir plus, consulter : http://www.anvl.fr/
Auteur
Sébastien Leblond (MNHN / Service du Patrimoine Naturel / Dpt Systématique et Evolution)
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