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JARDIN RENÉ DUMONT = ANCIEN JARDIN D’AGRONOMIE TROPICALE : un souvenir de l’exposition coloniale de 1907
Ancien « Jardin d’essai colonial », ou, depuis 1907, « Jardin colonial », il a accueilli, de mai à octobre 1907, l’exposition coloniale dite de Nogent-sur-Marne.
Riche de ce passé historique, des vestiges de monuments qui rappellent ce passé en débat, il pourrait devenir un jardin dédié au développement durable : le rapport est évident entre les colonies et une attention portée à l’avenir de la planète : il passe par la coopération nord-sud, c’est-à-dire entre anciens colons et anciens colonisés, y compris autour d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
Le « fond de commerce » du Jardin a été de réceptionner des fruits & graines de plantes vivrières (céréales, fruits & légumes) et utilitaires (Hévéa pour en faire le caoutchouc ; telles plantes à fibres textiles ; essences potentiellement insectifuges ou insecticides) pour en organiser, en serre, l’amélioration. L’objectif : renvoyer dans les colonies de l’époque, des variétés améliorées. D’où un cadre extra-ordinaire : voyez par vous-mêmes :
http://www.dailymotion.com/video/xduy2c
Depuis 1898, sous la direction de Jean Thadée DYBOWSKI, l’Etat avait installé sur le périmètre des instituts scientifiques qui travaillaient à l’amélioration des plantes tropicales. Après de nombreuses délocalisations, quelques instituts de recherche en agronomie tropicale & développement durable (parmi lesquels le CIRED) entretiennent encore une petite activité sur le site. Mais c’est l’Exposition coloniale dite de Nogent, entre mai & octobre 1907, qui marque le plus cette enclave de 4 hectares du côté de Nogent, dans le Bois de Vincennes .
Un souvenir de l’exposition coloniale de 1907
Une seconde exposition coloniale (la première datant de 1905) est donnée sur le site en 1907 : des pavillons évocateurs des colonies de l’époque sont construits sur le périmètre de l’ancien jardin d’essais colonial – plusieurs y seront remontés à la fin de l’exposition coloniale de Marseille de 1906. Ils accueilleront des hommes et des femmes venus d’ailleurs, présenter leur région, leurs animaux, leurs coutumes, leurs richesses : il faut donner envie à des métropolitains d’aller s’établir dans ses colonies qui s’essoufflent : Eugène ETIENNE y est pour beaucoup.
1914-1918 : le jardin abrite « l’hôpital bénévole du jardin colonial », comme l’indique la signature du monument aux ressortissants des colonies, morts lors de la Première Guerre. Viennent s’y refaire une santé les Tirailleurs de toutes origines, venus de tout l’Empire défendre le sol de France, qu’ils appellent eux-mêmes « notre mère patrie ». Certains seront enterrés au cimetière de Nogent.
1925 : inauguration du monument aux morts Malgaches : artistiquement très typé Années 20.
1920 : en présence du Maréchal Joffre, M. Albert SARRAUT, ministre des colonies, inaugure une première pagode. 1922 : l’empereur d’Annam KHAÏ DINH, accompagné de son fils, le futur empereur BAO DAÏ, se rend au Temple du souvenir indochinois : il y dépose à cette occasion des objets rituels précieux. Tellement précieux qu’ils seront en grande partie volés, probablement par ceux-la mêmes qui mettront le feu au somptueux Grand Dinh en 1984, après le passage des Monuments historiques.
1931 : lors de l’exposition coloniale organisée par le maréchal Lyautey, le jardin est au sommet de sa gloire. La foule s’y presse nombreuse. C’est à la fois un lieu de promenade et un lieu de culte du souvenir souvent fréquenté par les ministres des colonies.
Survient la deuxième guerre mondiale : le jardin sombre lentement dans une certaine forme d’oubli. Les échos des musiques et des chants d’outre-mer se sont tus, bien des bâtiments ont disparu.
Le jardin est racheté par la Ville de Paris en 2003
En 2004, le magnifique Pavillon du Congo périt dans un incendie.
Le pavillon de l’Indochine, restauré, accueillera (dès 2011 ?) un lieu d’information et d’exposition permanent sur l’histoire du site.
Le jardin, devenu public et ouvert gratuitement aux horaires des parcs & jardins parisiens, est un très bel endroit !
RENDEZ-VOUS : 45 bis, avenue de la Belle Gabrielle (RER A : Nogent-sur-Marne et 5-10 min. de marche)
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