PROMENADE DANS LE QUARTIER DE LA BUTTE AUX CAILLES (13e arr.)
Une promenade à travers les petites rues d’un quartier qui a su garder charme et authenticité, du square Michelet, caché et inattendu, au square René-Le-Gall, à la végétation luxuriante et au décor typique des années 1930.
Square Michelet (1989 / surface > 1.500 m² = 0.15 hectares)
Petit square très original, déssiné par l’architecte François SOULIER et le paysagiste Michel PÉNA, après consultation des riverains.
Palette végétale très diversifiée et plein d’astuces de conception pour une si petite surface : plantes aromatiques, arbres fruitiers, une vigne, un potager…
Au carrefour avec la rue Vergniaud, temple du culte antoiniste : on vient y chercher à la fois la guérison des misères physiques et morales. Fondé par l’ouvrier métallurgiste belge ANTOINE, mort en 1912, puis perpétué par sa femme.
La petite Alsace et la Petite Russie
Au n°10, rue Daviel, habitations à loyer modéré nées au début du siècle. C’est l’architecte Jean Walter qui dessina et réalisa, en 1912, pour la société » l’Habitation Familiale » fondée par l’abbé VILOLLET, quarante petites maisons individuelles de style alsacien pouvant abriter 302 personnes. Ces jolies petites maisons mitoyennes dotées de colombages étaient à l’origine destinées à accueillir des familles nombreuses de plus de douze enfants ! Restaurées en 1998-99 elles appartiennent toujours à la Ville de Paris.
Au fond de la cour, un alignement de maisons blanches constitue la Cité Citroën, aussi appelée « Petite Russie » : ces habitations étaient autrefois réservées aux chauffeurs de taxi dont beaucoup étaient d’anciens « Russes Blancs ». Sous la dalle de cette cité se trouve le garage où ils remisaient leurs taxis, seul vestige encore visible aujourd’hui.
Au fond, le jardin en contrebas se situe sur le lit de la Bièvre.
Villa Daviel
Impasse bordée de maisons ouvrières du début du 20e siècle. Constructions sur d’anciennes carrières ? Des carrières de pierre ont été exploitées aux abords de la Butte aux Cailles, jusqu’à 24 m de profondeur. Mais également carrières d’argile, de part et d’autre du lit de la Bièvre. La Bièvre coulait aux pieds de la butte, en formant de nombreuses mares et étangs qui permettaient aux Parisiens de patiner en hiver et de récolter de grandes quantités de glace que l’on stockait pour l’été dans des puits maçonnés recouverts de terre. Tout ce quartier prit donc le nom de quartier de la Glacière.
La Butte aux Cailles
Doit-elle son nom au gibier que l’on venait y chasser ou à une propriété appartenant à un certain Seigneur CAILLE au 16e siècle ?
En 1783, la première mongolfière, partie du château de la Muette, se posa sur la Butte aux Cailles, soit 8 km parcourus en 25 mn. Les passagers étaient PILÂTRE DE ROZIER et le marquis D’ARLANDES. La foule en délire se partagea la redingote de PILÂTRE DE ROZIER et la Garde dut intervenir pour protéger le ballon, construit dans les ateliers de papier peint RÉVÉILLON.
piscine de la Butte aux Cailles
La Piscine de la Butte aux Cailles (architecte : BONNIER), récemment rénovée, est un bel exemple d’architecture Année 30. Située Place Paul Verlaine, elle est alimentée par un puits artésien. Le forage du puits débute en 1866, mais les travaux sont interrompus par la chute du second Empire et la Commune, la nappe n’est atteinte qu’en 1904, à une profondeur de 584 mètres.
On construit d’abord un établissement de bains-douches (1908), puis la piscine en 1924, après avoir creusé jusqu’à 678 m pour augmenter le débit (température : 29°).
L’idée d’utiliser les puits artésiens à Paris date de 1822. ARAGO estimait que les nappes profondes permettraient de résoudre définitivement le problème de l’eau à Paris. Le premier puits artésien est creusé à Grenelle (1833-1841), près de la place de Breteuil, par Georges MULOT, ami d’ARAGO ; il atteint 548 m de profondeur. Il tarit progressivement et sera abandonné en 1903. Le puits de Passy (1855-1866), utilisé d’abord pour alimenter le réseau hydrographique du Bois de Boulogne, alimente encore la fontaine Lamartine. Eau très pure pouvant constituer une ressource sûre en cas de crise grave à Paris.
Square René Le Gall (1938 / surface > 3 hectares)
Ce square, construit dans un style néoclassique en 1938, par l’architecte Jean-Charles MOREUX, fut réalisé à l’emplacement d’une minuscule île parisienne, l’île aux Singes, formée par les bras de la Bièvre.
La Bièvre vive Rue Croulebarbe. A droite, les jardins des Gobelins, actuel square René le Gall
Ce lieu était auparavant un lieu de distraction des ouvriers de la Manufacture des Gobelins où se trouvaient des guinguettes et des débits de boissons, notamment des brasseries tenus par les ouvriers allemands de la manufacture. Les bateleurs laissaient leurs singes en liberté sur l’îlot, qui prit donc ce nom.
Nombreux arbres, formant bosquet dans la partie centrale, éléments typiques des années 30 et petites suprises…
Prochaines visites guidées
- vendredi 27 août 2010, à 14h30
Rendez-vous
à l’entrée du square Michelet, face au 45 rue Boussingault
Venir
- M° Glacière puis 10 min de marche
- bus 62, arrêts Glacière ou Hôpital Saint-Anne à proximité
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