PARC ANDRÉ CITROËN (15e)
Le parc André-Citroën fait partie d’un ensemble architectural ultramoderne, qui a surgi de terre dans les années 1990.
C’est l’un des parcs majeurs réalisés en cette fin de siècle à Paris, avec le parc de la Villette, le parc de Bercy, le parc de Belleville et le parc Georges-Brassens.
Création : 1992
Superficie : 14 ha
HISTORIQUE
La vocation avant-gardiste de ce quartier a commencé dès 1777. Le petit port de pêche du nom de Javel, où venaient canoter les plaisanciers depuis le 15ème siècle, fut transformé par l’installation d’une manufacture de produits chimiques.
Le comte d’Artois, futur Charles X qui devait accéder au trône en 1824, y fit fabriquer la fameuse eau désinfectante qui pris le nom du village. La réussite du comte et de son eau de Javel attira de nombreux autres industriels, jusqu’à l’arrivée au début du 20ème siècle de l’usine de l’ingénieur André Citroën, en 1915.
André Citroën s’était spécialisé au départ dans la fabrication de munitions, face à la pénurie observée pendant la première guerre. Il fit rapidement fortune avec une production qui atteignait les 20 000 obus par jour. La paix revenue, il reconvertit l’usine et se lança dans la construction automobile. Alors qu’en 1919, 30 voitures sortaient chaque jour de ses chaînes de montage, 5 ans plus tard, elles en produisaient déjà 250. Son succès lui permit de s’agrandir et une usine flambant neuve de 55 000 m² fut édifiée. Elle fut le berceau des fameuses tractions avant et de la DS.
En 1958, le Conseil Municipal décida de donner le nom d’André-Citroën au quai de Javel. 14 ans plus tard, la dernière DS devait sortir des chaînes de montage. Les activités de l’usine furent transférées à Aulnay-Sous-Bois, seul le siège devait demeurer au quai André-Citroën, jusqu’au 6 octobre 1982, date à laquelle la totalité des activités des usines Citroën quittèrent ce lieu légendaire pour Neuilly-Sur-Seine.
C’est à l’emplacement des 24 hectares de l’usine Citroën que le parc fut inauguré en 1992. Il offre une très belle perspective sur la Seine et il est le seul, à ce jour, à être directement ouvert sur le fleuve. Une promenade le long de la Seine va bientôt voir le jour, entre le parc de Bercy et le parc André-Citroën et permettra ainsi de traverser la capitale sans quitter le rivage.
LE PARC
Cette œuvre futuriste, réalisée par les paysagistes et les architectes Alain Provost, Gilles Clément, Patrick Berger, Jean-Paul Viguier et François Jodry a nécessité l’apport de 43 000 m3 de terre lors de sa création. Aujourd’hui, les habitants du 15ème arrondissement bénéficient de 13m² d’espaces verts et de 5 arbres par habitant !
Il est divisé en 3 parties :
- le Jardin Blanc (1 hectare, entre la rue Saint-Charles et la rue Balard), dédié à la promenade et aux jeux, où des plantes vivaces à dominante blanche éclairent ce petit espace protégé de hauts murs;
- le Jardin Noir (2 hectares, entre la rue Saint-Charles et la rue Leblanc), à la végétation plus touffue, également clos et reconnaissable à ses gradins, qui vous mènent à une petite place entourée de soixante-quatre jets d’eau;
- un grand parc central (11 hectares), dont une large pelouse se couvre dès le printemps de centaines de Parisiens pressés de reprendre des couleurs; il décline ses multiples jeux d’eau jusqu’à la Seine où il finit sa course en pente douce.
Vous pourrez y observer de beaux spécimens d’arbres, dont le séquoia, originaire d’Amérique du Nord. Son aspect fibreux permettrait à certains de pratiquer la boxe, car il rebondit ! Le cyprès chauve mérite aussi toute votre attention. Sa particularité réside dans sa résistance exceptionnelle à l’élément aquatique. Il possède des pneumatophores, des racines creuses qui lui permettent de respirer sous l’eau ! Il fait le bonheur des menuisiers qui utilisent son bois pour réaliser des meubles.
Le parc est rythmé par des jeux d’eau remarquables.
2 serres monumentales de 15 mètres de haut sont situées en face du parc central. L’une a vocation d’orangerie d’octobre à avril, l’autre abrite des plantes de climat méditerranéen des zones australes. L’orangerie abrite régulièrement de belles expositions.
De magnifiques magnolias apportent un peu d’ombre à cet espace dégagé, le long des serres, qui projettent inexorablement les rayons du soleil sur les promeneurs.
Six petites serres, situées au-dessus des Jardins Sériels, au Nord-Est du parc, répondent aux six jardins sériels, dont les couleurs sont associées à un métal, à une planète, à un jour de la semaine, à un état de l’eau, mais aussi à un sens :
- le jardin bleu = le cuivre, Vénus, vendredi, la pluie et l’odorat;
- le jardin vert = l’étain, Jupiter, jeudi, la source et l’oui;
- le jardin orange = le mercure, Mercure, mercredi, le ruisseau et le toucher;
- le jardin rouge = le fer, Mars, mardi, la cascade et le goût;
- le jardin argent = l’argent, la Lune, lundi, la rivière et la vue;
- le jardin doré = l’or, le Soleil, dimanche, l’évaporation et le 6ème sens.
Le Jardin des Métamorphoses évoque la » transmutation alchimique de l’or et du plomb « .
Le Jardin en Mouvement est une friche jardinée où des fusains, des rosiers, des parrotias se mêlent à ce que l’on appellerait ailleurs des mauvaises herbes (coquelicots, compagnons rouges, digitales, chardons d’arabie…) qui se ressèment pour fleurir dans d’autres endroits du parc, les années suivantes, d’où ce terme de jardin en mouvement. Cette partie contraste avec l’ordre végétal qui règne dans l’ensemble du parc. Vous y verrez la balsamine, appelée aussi impatiente, car lorsque l’on touche ses petites capsules arrivées à maturité, elles éclatent.
Amusez-vous à repérer la corneille noire. Elle aime les vastes étendues et vous l’apercevrez sûrement sur la pelouse centrale. C’est le plus gros oiseau nicheur parisien, avec une envergure qui peut atteindre 1 mètre. Omnivore, il consomme tout ce qui lui tombe sous le bec : fruits, insectes, œufs, oiseaux, vivants ou morts… C’est l’oiseau qui aurait servi à illustrer la fable de La Fontaine du Corbeau et du Renard.
ACCÈS
plusieurs entrées piétons : Quai André-Citroën, rue Leblanc, rue Saint-Charles, rue de la Montagne-de-la-Fage
plusieurs métros : Lourmel, place Balard
RER André Citroën ou bd Victor
À NE PAS MANQUER
- faites une ascension en ballon captif : n’oubliez pas votre appareil photo. À éviter si vous avez le mal de l’air : vous seriez à 150m de hauteur…
- suivez absolument et plus que jamais une visite guidée : la conception est très savante, utilise de nombreuses références et source d’inspiration ; et la palette végétale est très vaste.
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