GÉOLOGIE DU BASSIN PARISIEN
LE BASSIN SÉDIMENTAIRE PARISIEN
La structure géologique du bassin sédimentaire peut être comparée à un empilement « d’assiettes creuses gigognes », les couches les plus récentes correspondent aux assiettes centrales (ère Tertiaire), les plus anciennes aux assiettes extérieures (ère Secondaire).
Au centre, l’épaisseur totale des couches sédimentaires avant d’atteindre le socle est de l’ordre de plusieurs kilomètres.
C’est au sein de cet ensemble de terrains sédimentaires qu’est localisé l’essentiel des ressources en eau.
Les terrains les plus récents sont ceux de l’ère Quaternaire : il s’agit de sédiments déposés par les cours d’eau dans les fonds de vallées.
Suivant la nature géologique du bassin et la vitesse des eaux qui les ont transportées puis déposées, la finesse des alluvions varie depuis les argiles jusqu’aux galets, en passant par les limons, les sables et les graviers.
L’épaisseur de ces dépôts varie de 5 à 10 mètres en moyenne sur le district ; localement, en Basse vallée de Seine, des épaisseurs de 40 mètres sont observées.
Les masses d’eau souterraine alluvionnaire mettent spécifiquement ces terrains en évidence, et sont référencées de 3001 à 3008.
Les terrains du Tertiaire correspondent aux formations sédimentaires les plus récentes déposées dans le district.
Les formations des âges Pliocène, Miocène, Oligocène abritent plusieurs aquifères superposés (calcaire de Beauce – Pithiviers, calcaire d’Etampes, sables de Fontainebleau, calcaire de Brie et calcaire de Champigny-Château Landon) regroupés sous le nom générique « d’aquifère multicouche du Calcaire de Beauce ».
On rencontre ce dernier dans les masses d’eau N° 4092, 4135 et 3102 à 3105.
Puis les formations de l’Eocène regroupent deux grands ensembles aquifères pouvant être individualisés en fonction des étages géologiques : « l’aquifère multicouche du calcaire de Champigny » pour l’Eocène supérieur et « l’aquifère multicouche du calcaire grossier et des sables du Soissonnais » pour l’Eocène moyen et inférieur. Cela concerne les masses d’eau N° 3103 à 3107.
Les terrains du Secondaire sont très largement représentés par les formations crayeuses du Crétacé supérieur (masses d’eau N° 3201 à 3213, 4080 et 4081).
On distingue également les formations sablo-argileuses du Crétacé inférieur (masses d’eau N° 3214 à 3218) et les calcaires du Jurassique (masses d’eau des calcaires du Portlandien / Jurassique supérieur – masses d’eau N° 3302 à 3304 ; des calcaires du Kimméridgien et de l’Oxfordien / Jurassique supérieur – masses d’eau N° 3305 à 3307 ; des calcaires du Dogger/Jurassique moyen – masses d’eau N° 3308 à 3310).
Les formations du Lias et du Trias constituent quant à elles la base de la série sédimentaire du bassin parisien. Ces formations calcaires et détritiques reposent sur les terrains de socle et n’affleurent qu’en bordure du Morvan (ME N°3401, 4060), en bordure du plateau de Langres (ME N° 2007), et dans le Cotentin et le sud du Bessin (ME N°3402).
Les terrains anciens du Primaire et du Précambrien (masses d’eau de socle, Trias, Lias-Jurassique inférieur) constituent le substratum général de cette vaste cuvette sédimentaire qu’est le bassin parisien.
Ils affleurent dans le Morvan (ME N° 3501), la Manche et le bocage normand (ME N° 3502 à 3507), ainsi que dans les Ardennes (ME n°3508) sous forme de grès, de schistes, de quartzites et de granites.
GÉOLOGIE DE LA RÉGION PARISIENNE
GÉOLOGIE DE PARIS
La géologie de Paris et de sa banlieue proche est constituée de terrains sédimentaires tertiaires modelés tant par les mouvements tectoniques de l’ère tertiaire que par les phases successives d’érosion de dépôts de l’ère quaternaire reposant sur un socle de craie du crétacé.
En raison d’un pendage (pente d’une couche ou d’un filon) général des couches vers le nord/nord-est, l’érosion a successivement dégagé vers le sud-ouest les différentes plates-formes sub-horizontales résistantes du calcaire grossier du lutétien et de la craie du crétacé, en laissant subsister par endroits des buttes témoins constituées d’horizons gypseux et de marnes intercalaires du Ludien.
En 1858, l’Inspection générale des carrières a publié la première carte géologique de Paris au 1/20 000 :
Cette carte géologique de référence (en vente à l’IGC) est remise à jour périodiquement.
Une coupe aide à compréhension verticale :
Les anciennes carrières souterraines et à ciel ouvert
La richesse du sous-sol de la région parisienne en matériaux de construction a constitué un des atouts historiques de son développement. Dès l’époque gallo-romaine, le calcaire de la colline Sainte-Geneviève (5e) et le gypse de la butte Montmartre (18e) ont été exploités pour produire la pierre à bâtir et le plâtre. Avec la craie, utilisée pour la fabrication de la chaux, des ciments, du blanc d’Espagne et du blanc de Meudon (poudres entrant dans la composition des peintures et pour le polissage d’objets), ils constituent les matériaux les plus intensément exploités. Beaucoup d’autres le furent également à une époque ou à une autre : les limons des plateaux pour la confection des briques réfractaires, les sables de Fontainebleau et les sables de Beauchamp pour la verrerie et la fonderie, le travertin de Brie pour l’empierrement, les marnes vertes et les argiles sparnaciennes pour les briques, tuiles et poteries, les marnes supra-gypseuses pour le ciment…
L’exploitation des trois matériaux principaux a laissé des vides d’une étendue considérable dans le sous-sol. Les anciennes carrières de gypse se situent à Paris dans les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements (65 ha sous-minés), dans les Hauts-de-Seine (150 ha), la Seine-Saint-Denis (482 ha) et le Val-de-Marne (104 ha). Les anciennes carrières de calcaire grossier se rencontrent à Paris dans les 5e, 6e, 12e, 13e, 14e et 15e arrondissements (770 ha), dans les Hauts-de-Seine (1 014 ha) et dans le Val-de-Marne (565 ha). Les anciennes carrières de craie sous-minent quatre communes des Hauts-de-Seine : Issy-les-Moulineaux, Sèvres, Meudon et Clamart (35 ha). Plus de 3 000 hectares de terrains, répartis sur 70 communes, sont au total affectés par la présence d’anciennes carrières.
Le recensement des vides d’anciennes carrières a conduit à la réalisation d’un document unique : l’atlas des anciennes carrières souterraines de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. Cet atlas a été établi à l’échelle du 1/1 000. Sa première édition, réalisée de 1856 à 1859, comprenait 17 cartes. Actuellement, l’atlas comporte 139 cartes pour Paris et 320 cartes pour la banlieue.
Hydrogéologie
Sous Paris et sa banlieue, on trouve plusieurs nappes peu profondes : la nappe alluviale liée à la Marne et la Seine, la nappe de la craie, la nappe de l’Eocène et les nappes perchées des buttes.
L’hydrogéologie en milieu urbain nécessite de considérer les nappes à une échelle fine afin de répondre aux préoccupations des riverains et des constructeurs. Ainsi à Paris, la nappe de l’Eocène doit être décomposée en au moins trois nappes pour répondre aux multiples cas particuliers du site urbain.
Une des missions de l’Inspection générale des carrières est d’étudier et de mesurer le niveau des nappes peu profondes. Un réseau de 330 piézomètres (instrument pour mesurer la compressibilité des liquides) répartis dans Paris permet d’une part de surveiller le niveau des nappes lors des crues, d’autre part de contrôler les nappes dans le Nord de Paris, plus particulièrement dans les zones de risque de dissolution du gypse antéludien.
L’histoire hydrogéologique de Paris montre que le minimum des nappes a été atteint au début des années 1970 et que progressivement, ce niveau est doucement remonté pour atteindre un niveau d’équilibre au début des années 1990.
Pour obtenir le niveau des nappes dans Paris, vous pouvez faire une demande écrite à l’Inspection générale des carrières.
La dissolution du gypse
Le gypse constitue l’un des minéraux les plus solubles dans l’eau. Suite à des infiltrations d’eaux (fuites de canalisation, infiltration d’eaux pluviales…), à une variation du niveau des nappes ou à des circulations d’eau souterraine dues notamment aux pompages, le gypse est susceptible de se dissoudre et de créer des cavités parfois très volumineuses. Ces cavités souterraines peuvent être à l’origine d’effondrements, parfois très importants.
Altitudes et Buttes témoins à Paris
La Seine est le point le plus bas, avec 28 m d’altitude, au Point du Jour
Le point le plus haut est-il, oui ou non, Montmartre ? Certains disent que c’est Belleville…
Du plus haut au plus bas :
rive droite :
• Butte Montmartre : 130 m au cimetière du Calvaire
• Belleville : 128 m rue du Télégraphe
• Ménilmontant : 108 m
• Buttes-Chaumont : 101 m
• Passy : 70 m
• Charonne : 69 m
• Chaillot : 67 m
rive gauche :
• Montsouris : 78 m
• Montparnasse : 65 m
• Butte-aux-Cailles*** : 63 m
• Montagne Sainte-Geneviève*** : 61 m
***le calcaire de Saint-Ouen, présent uniquement en ces deux points, y a été exploité
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